vendredi 1 mai 2009

Merci

Et encore une fois cette putain de vie me trahit.
Pourtant je ne lui ai jamais demandé grand-chose et elle ne m’a pas donné grand chose.
Cette fois ci je voulais seulement qu’elle épargne mes amis. Pourquoi il faut qu’elle touche à chaque fois ceux que j’aime. Est-ce que je ne souffre pas suffisamment comme ça, il faut qu’elle me fasse souffrir, également, à travers eux.
Cette fois-ci, elle m’arrache une personne qui m’est très chère : mon meilleur ami. Celui qui contribuait à mon équilibre, qui me rappelait que j’étais une personne bien et qui m’aidait aux moments difficiles. Voilà qu’elle me l’arrache.
Et bien un grand merci.
Merci bien cette fois, du bon boulot.

samedi 1 novembre 2008

Idées bêtes

Il y a un truc qui me turbine pendant quelques jours : le cours de connaissance de soi. Ou plus précisément le cours concernant les positions de vie. Déjà résumer les positions de vie en quatre positions, c’est déjà exaspérant. Résumer tout le « spectre des émotions humaines » en quatre positions !
Mais laissez-moi vous donner une idée brève sur ce cours avant de le juger. Selon notre chère enseignante, Il y a quatre positions qui dominent notre vie :
• Je suis OK/ Vous êtes OK (+/+) : Je vie en harmonie avec moi-même et avec les autres. C’est la position idéale que tout être devrait adopter.
• Je suis OK/ Vous n’êtes pas OK (+/-) : Je suis de caractère dominant et je me fous des points de vue des autres. Cette position engendre la frustration.
• Je ne suis pas OK/ Vous êtes OK (-/+) : J’essaie de faire toujours du bien aux autres en dépit de moi-même car je suis en recherche perpétuelle d’attention et je suis dépendant.
• Je ne suis pas OK/ Vous n’êtes pas OK (-/-) : Alors là je m’en fiche du monde, rien n’est intéressant et je suis le mec le plus nul de la planète. Ça correspond à l’état dépressif.
Bon cela fait, on se retrouve devant trois positions pathologiques (les trois dernières) et une utopique (la première, bien sûr). Mais que dis-je ? Je trouve la première encore plus pathologique que les autres : Mais qu’est ce qu’il faut fumer pour adopter cette position. Je vie en harmonie avec tout le monde et moi-même. Et puis quoi encore ? J’aime la nature, les oiseaux, me promener tout nu et je vois des éléphants roses. Si ce n’est pas pathologique ça ! Et elle le dit fièrement : « j’adopte la première position ». Moi, je ne peux qu’être désolé pour elle. Se voiler la face ainsi. Il y a toujours cette chose qu’on n’a pas pu accomplir, qui nous reste à travers la gorge mais qui nous pousse vers l’avant ou bien qui nous accable, selon les personnalités. Mais de là à se transformer en des agneaux bien doux qui travaillent, dorment et consomment d’une manière obsessionnelle, comme des cons, tout en pensant qu’ils sont heureux, que tout est « OK », et de préférence qu’ils doivent mourir tôt pour ne pas faire perdre de l’argent inutilement. Je dis non merci. Ça sera la fin de l’évolution et surtout de la révolution. Je dramatise peut être, mais mon petit cerveau n’arrive pas à accepter cette idée. Du moins pour l’instant ; avant ma transformation…en un agneau bien sage.

lundi 27 octobre 2008

Suicidal Dream

Il est entré dans la chambre. Elle était brumeuse et mal éclairée. Il a allumé quelques bougies ça et là puis une cigarette. Quelques bouffées seulement et voilà sont stress dissipé. C’est étrange qu’une chose qui nous tue puisse nous faire autant de bien. Maintenant, il savait quoi faire. Il avait préparé cet instant dans sa tête depuis longtemps. Il avait rêvé de ces moments tant de fois. Tout ce qu’il va vivre, il l’a vécu à mainte reprises dans son imaginaire. C’était doux…C’était libérateur… Alors il n’y avait pas de raisons pour que ça foire cette fois-ci.
Il avait tout planifié. Au fait, il n’avait qu’à recréer l’image qui le hantait depuis longtemps. Et il pouvait s’en féliciter, c’est vrai que c’était très ressemblant. L’heure et le décor y ressemblaient. Même le pistolet qui gisait devant lui sur la table était celui de ces rêves. S’en procurer n’était pas aussi facile, mais pourquoi s’en priver surtout si c’est pour se faire plaisir pour la dernière fois.
C’était lui et ce pistolet…Tous les deux…seuls au monde. Il le fixait longuement, il lui souriait presque. Pourquoi pas, alors que c’était la clé de sa délivrance…son chemin du salut. Et là les mauvaises habitudes ont voulu reprendre le dessus pour lui gâcher son plaisir : Les idées noires sont revenues, les images tristes le hantaient à nouveau. Cette sensation qu’il a voulu combattre toute sa vie. Mais maintenant, ça ne lui servait à rien de les repousser ; au contraire, ils vont lui permettre d’accomplir son acte libérateur. On dirait qu’il prenait du plaisir à y sombrer cette fois-ci. C’était son opium pour se donner du courage. Oui parce qu’il en faut pour en finir une fois pour toute.
C’était le moment. Il le savait. Alors il a pris le pistolet entre ses mains, il a glissé le bout dans sa bouche. Un dernier souffle, un dernier remord et il a tiré. Tout ce qui s’en suit ne le regardait plus.

vendredi 5 septembre 2008

Rape Me

- Pourquoi me fais tu ça ? Pourquoi me fais tu souffrir de la sorte? Tu sais très bien que je ne peux plus supporter ce que tu es entrain de me faire.
- Regarde-toi, tu es vraiment pathétique. Tu ne peux plus supporter cette souffrance ! Mais tu m’as fais souffrir toute ma vie. Tu m’as emprisonné dans ton univers, tu m’as fais subir tes règles, tu m’as isolé du reste du monde, tu m’as empêché de réaliser mes rêves. Non... tu ne m’as même pas laissé avoir de rêves ni d’ambitions…
- Mais je croyais te protéger. Pourquoi veux-tu sortir voir le monde. Il n’y a personne qui t’aime comme je l’ai toujours fais. Reste avec moi sinon tu te feras du mal. Je t’assure que tu vas le regretter en t’exposant ainsi.
- Non, c’est toi qui t’exposes. Moi je ne fais que te hanter. Je serais là à chaque moment. Quand tu te réveilleras, quand tu te coucheras, quand tu mangeras je serais là. Je serais là pour t’empêcher de vivre comme tu me l’avais fait toute ta vie. Je hanterais tes rêves. Je hanterais tes cauchemars. Je ne te laisserais aucun moment de répit. Je serais ton ombre. Qui remarque les ombres ? Pourtant elles sont toujours présentes.
- Non, je ne te laisserai pas faire. Je t’en empêcherai…
- Je suis plus fort que toi. La preuve c’est que j’existe depuis longtemps et que je suis encore là. Je me nourrie de ta tristesse ainsi que celle des autres. Prétendrais-tu pouvoir effacer la tristesse de ce monde ? Ta peine n’est que minime, mais celle des autres est immense. Elle te transperce et me parvienne. Ça te rend fou que tu ne peux pas te protéger assez, que tu ne peux pas lui échapper. Tant mieux pour moi, c’est mon carburant et il est intarissable.
Son reflet dans le miroir lui paraissait maintenant diabolique. Il ne pouvait plus se regarder alors il a détourné le regard.
- T’es vraiment pathétique. Tu as peur de toi-même maintenant. Tu commence à voir la bête en toi et tu te rends compte que jamais tu ne pourras la maitriser. Alors crève idiot. Je te regarderai tomber de ton piédestal. Tu n’aurais jamais dû le construire si haut. Je te regarderai souffrir à son pied. Je serais là quand tu ne pourras plus respirer, quand tout te semblera s’évanouir dans les ténèbres. Je serai juste à tes pieds te regardant crever tel un chien égaré : Seul et malaimé. Je regarderai tes yeux s’éteindre et j’en rirai.
Souviens-toi : Le temps m’est bénéfique contrairement à toi. Tu vieillis, tu t’essouffle et ta peine grandit ; alors que moi je prends de plus en plus de forces, je t’envahis un peu plus chaque jours et je finirai par te rendre mon esclave. Résiste tant que tu peux le faire mais je te promets : je gagnerai.

lundi 24 mars 2008

La porte

Et encore un réveil pénible. Un réveil accompagné de cette chanson qu’il a programmée pour lui donner le courage de sortir de son lit le matin. Cette chanson qu’il hait tant. Le matin qu’il méprise, accompagné du faux bonheur des gens qu’il doit affronter. Il éteint ce réveil en le maudissant. Même cette haine est devenue routinière. Tous les matins se ressemblent pour lui. Ils ne sont jamais accompagnateurs d’espoir.
Il sort de son lit, la tête lourde et l’esprit déchiré de quitter le bonheur du sommeil. Il doit combattre le temps pour arriver à l’heure à son travail pourri. Il s’est toujours promis de le quitter pour faire quelque chose de plus intéressant à ses yeux. Mais plus le temps passe et plus il oublie ses promesses. Il est comme enchainé à ce train de vie.
Soudain, il s’est arrêté devant cette porte. Il l’avait presque oubliée, cette porte. On lui a défendu de l’ouvrir. Et pour une raison ou une autre, il n’a jamais désobéit. Il ne sait même pas ce qu’elle cache.
Il regarde l’heure. Il est déjà en retard. Il doit se dépêcher sinon il aura encore droit à une leçon de moral venant de son supérieur. La morale… qu’est ce qu’il en sait, lui. A peine, qu’il a bu son café mi-froid, il sort en changeant de visage. Un visage souriant d’un homme célibataire qui a la trentaine et qui n’a probablement pas de soucis majeurs. Maintenant, il doit faire beaucoup d’effort pour plaire à ces gens qu’il méprise tant.
Huit heures de travail, un déjeuner volé à la hâte, un dîner sur le chemin de retour et le revoilà à son point de départ. La porte refranchie, il se débarrasse de ce visage souriant. C’était tellement lourd à porter. Il doit se préparer pour aller dormir.
Là, devant son miroir, il contemple son visage. Toujours ce regard vide. Toujours ces traits inexpressifs. Il se dépêche pour s’épargner ce calvaire. En passant devant la porte, il a semblé qu’elle l’avait appelé. Au fait, c’était ses questions qui le hantaient toujours. Aura-t-il le courage cette nuit ? Franchira-t-il le seuil de cette porte ? Il reste debout devant la porte quelques instants. Il se sent ridicule. Ce n’est qu’un geste à faire et il connaitra enfin la réponse.
Son poux s’accélère. La sueur l’envahit. Il tend la main vers la poignée. « Allez, courage. T’as peur de quoi ? Ne sois pas stupide, il n’y a rien à craindre. » Sa main tremble de plus en plus. Soudain, il se fige. Décidément, il n’est pas d’humeur aux surprises ni aux changements.
Il se dirige vers son lit, règle son réveil comme d’habitude e s’engouffre dans le sommeil. Demain, un nouveau jour plein de déjà-vu l’attend.

dimanche 24 février 2008

Comfortably Numb

Cela faisait cinq ans qu’il se trouvait dans cette prison. Les mêmes murs noircis, la même lumière tamisée, le même silence lourd, la même ambiance pesante et surtout la même odeur de la mort. Il a pris gout à cette prison. Elle est devenue son monde, son unique monde. Ses rêves et ses souvenirs se tenaient ici et là près de lui.

Il a passé des jours entiers à discuter avec son passé, parfois même, à voix hautes. Le discours finissait toujours sur un désaccord. Son passé voulait toujours justifier ses erreurs, il voulait toujours se blanchir les mains de ses crimes. Alors, il finissait toujours par tourner le dos à ce passé incorrigible.

Il a passé des nuits entières à discuter avec son futur. Il lui présentait les plans de ses rêves, il voulait construire avec lui les maquettes de son imagination. Mais ce futur finissait toujours par devenir hystérique. Il a tout démolit des centaines de fois, déchirant de ses mains ses merveilleux plans, piétinant de ses pieds ses modestes constructions, laissant en lambeaux ses espoirs et ses croyances.

Alors, il s’éloignait d’eux pour s’adosser au mur en jurant de ne plus leurs adresser parole. Mais c’était eux ou la mort qui le guettait depuis son coin. Il haïssait le fait de croiser son regard cruel : il sentait qu’à chaque fois son sang se figeait.

Il a cru chaque jour qu’il allait perdre la raison en cette compagnie malsaine. Mais son cerveau tenait bon pour allonger encore ses souffrances. En réalité, à la longue, il commençait à apprécier leur compagnie plutôt que cet étrange monde en dehors de sa cellule.

Soudain, sa cellule est envahie par la lumière. C’était un ami qui a ouvert la porte de sa chambre :

-Veux- tu sortir prendre un café?

-Non, merci. J'ai des trucs à faire.

La porte s’est refermée. Le revoilà prisonnier.

jeudi 14 février 2008

Part 3:

Cela faisait des heures qu’il arpentait ce chemin, toujours rien à l’horizon. Il trainait ses pieds en essayant de penser à ce qu’il venait de lui arriver. Mais ses idées étaient floues. Il essayait de se concentrer mais rien à faire, il ne comprenait rien. Sa patience commençait à montrer le bout mais comme il n’avait pas le choix, il a continué à marcher. Encore et encore sur cette drôle de route toute rectiligne, sous ce ciel sans soleil, avec ses innombrables questions.
Mais qu’est ce qu’il a commis comme faute pour se retrouver ici ? Etait-il en enfer ? Se retrouverait-il en fin du chemin parmi les diables dans un eternel feu ? Il a essayé de chasser ces idées de sa tête. Il a essayé de trouver des réponses rationnelles. Rien de logique ne lui venait à l’esprit. Rien qui mettrait une fin à toutes ces questions. Rien qui anticiperait ce qui va lui arriver.
Il avançait tout en étant absorbé par ses idées. Il n’a pas remarqué que la fin s’approchait. Il a atteint un ravin .Cette route donnait sur un ravin. Il s’est étonné : tout ce chemin pour finir ici ! Mais ça n’avait aucun sens. Puis s’est rappelé que toute son histoire n’avait pas de sens.
Devant lui, une mer infinie embrassait l’horizon. Une mer calme sans vague. Il a levé les yeux et il a vu des mouettes qui tournaient en rond. Les sons qu’elles produisaient lui paraissaient paisibles. Elles étaient libres. Elles volaient comme bon leur semblait, alors que lui devait supporter le poids de ce corps étranger. Une brise venait lui caresser le visage. Une étrange sensation lui montait tout le long du corps. Soudainement, il se sentait léger. C’était une drôle de sensation. Elle avait effacé toutes les questions de sa tête. Il se sentait de plus en plus léger. Il ne cherchait plus de réponses. Il vivait juste l’instant.
C’était tellement plaisant. Tout était clair dans sa tête. Il ne pouvait détacher le regard du paysage. Il se tenait très haut et il avait la sensation que tout ce qui se trouvait devant, lui appartenait, à lui et à lui seul. Une bouffée de chaleur envahissait son torse puis sa tête. Il avait compris pourquoi il a finit ici. Plus rien de ce qui était derrière ne l’intéressait plus. Il a avancé vers le bord. Là, Il s’est arrêté une dernière fois pour respirer cet air frais et pour sentir cette délicieuse brise. Puis, il a ouvert les bras et a sauté.
Sa descente lui paraissait interminable. Il continuait de descendre. Il se croyait voler alors qu’il tombait. Et puis plus rien. C’était le noir total.
Il a ouvert les yeux. Ils lui faisaient mal. La lumière lui semblait aveuglante, puis ses yeux se sont adaptés : Il se tenait dans un lit entouré d’appareils. Il a tout compris. C’était un lit d’hôpital. Et là, tout lui est revenu à l’esprit : son passé misérable, son boulot insignifiant, sa fuite du réel, son accident. Il venait surement de sortir d’un coma. Après avoir tout compris, il a laissé échapper : « Merde, je suis encore vivant ».